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Les secrets du commerce équitable

Vous connaissez bien ce terme et pourtant… Le commerce équitable cache bien des choses. Dans ce 5e épisode de la saga sur l’alimentation écologique, nous allons percer les plus sombres secrets de ce mode d’échanges mondialement connu !

Que les locavores (voir épisode 3) se tiennent prêts car il parait que l’on peut consommer des produits venant de l’autre bout du monde mais de façon éthique et ça, c’est chouette !

Qu’est-ce que signifie vraiment l’expression commerce équitable ? 

Commençons par un peu d’histoire (ce ne sera pas long, promis). Le terme “commerce équitable” est connu de tous depuis les années 1990 grâce aux créateurs de la coopérative Andines. Celle-ci milite pour une économie équitable, respectueuse des Hommes et de la Nature mais elle s’est faite voler la vedette ! Et oui, après avoir déposé l’expression “Commerce équitable” comme marque SANS en avoir demandé l’usage exclusif, l’association Max Havelaar se l’est appropriée. Du coup, aujourd’hui, c’est le label FairTrade Max Havelaar qui est le plus connu des labels du commerce équitable. 

Pour la petite anecdote, ce n’est pas non plus un certain Monsieur Max Havelaar qui aurait créé son propre label ; le nom de l’association provient du roman Hollandais Max Havelaar qui dénonce la condition du paysan javanais dans les colonies des Indes néerlandaises.

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Le commerce équitable, ça vous garantit quoi ?

Tout d’abord, il faut savoir que dans le parcours d’un produit labellisé commerce équitable, tous les acteurs ont été rémunérés justement, du producteur au distributeur en passant par le transporteur. Ensuite, ce sont souvent les petits producteurs qui sont favorisés par ce label car l’un des objectifs du commerce équitable est de les mettre en avant à travers le monde entier. Voilà déjà deux bonnes raisons de manger des produits commerce équitable 🙂

Mais attention ! Encore une fois, un produit labellisé commerce équitable n’est pas forcément un produit issu de l’agriculture biologique. Pour être sûr qu’il le soit, il faut y ajouter un des labels agriculture biologique (l’épisode 2 sur l’alimentation Bio vous aiguillera).  

On vous voit déjà venir : ça fait beaucoup de labels à vérifier ! Oui, c’est vrai, sauf lorsqu’un label vous garantit à la fois des produits issus du commerce équitable et de l’agriculture biologique ! On est sûrs que vous nous avez devancés et que vous êtes déjà en train de penser au label Bio Partenaire, n’est-ce pas ?

Bien joué car seul ce label vous garantit des produits issus de l’agriculture biologique ET du commerce équitable. Pratique ! Pas besoin de multiplier les labels, lui seul suffit.

Bon à savoir : même si tous les labels du commerce équitable garantissent une juste rémunération des acteurs, certaines organisations comme le World Fair Trade Organization (WFTO) ont un cahier des charges bien particulier pour cadrer tout ça.

Pour en savoir plus sur la WFTO, n’hésitez pas à faire un tour sur leur site 🙂  

WFTO_web

Le commerce équitable c’est bien, à condition qu’il soit réfléchi. 

C’est vrai, le commerce équitable permet de privilégier et de soutenir des petits producteurs généralement issus des pays du Sud. On finit donc par acheter des produits exotiques au prix juste pour tous les acteurs de la filière, et c’est une belle évolution !

Mais ce prix est à double tranchant : il augmente nécessairement le prix d’achat du produit, ce qui peut exclure une partie des consommateurs qui ont un pouvoir d’achat restreint. Il faut donc, dans ce cas, ré-apprendre à consommer, c’est-à-dire consommer moins mais mieux et surtout autrement (limiter sa consommation de produits exotiques et en remplacer certains par des produits locaux…).

Autre inconvénient : la distance ! Qui dit Pays du Sud dit transport et qui dit transport dit augmentation de l’empreinte carbone du produit ! Pas top donc, car l’objectif d’une bonne alimentation écologique est de limiter au maximum son impact environnemental.

Vous l’aurez compris, aider des petits producteurs à l’autre bout du monde c’est bien, mais il ne faut pas pour autant délaisser nos voisins… Le commerce équitable peut et, selon nous, doit aussi être intégré aux échanges Nord/Nord. Pourquoi ? Car les agriculteurs français souffrent, eux aussi, de problèmes financiers. Le prix de vente de leur production est en constante baisse pour s’aligner avec ceux de la concurrence étrangère. En conséquence, leurs conditions de travail et de vie sont de plus en plus difficiles. 

Selon un rapport du Sénat, en 2016, un agriculteur s’est suicidé tous les deux jours en moyenne. 

Pour remédier à cette problématique de société, il nous faut donc développer le commerce équitable dans les échanges Nord/Nord. Biocoop, par exemple, a déposé un label Ensemble qui garantit une juste rémunération des producteurs français… Ouf ! On peut donc acheter des produits issus du commerce équitable tout en aidant nos voisins et ça, ça fait du bien 🙂

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Le commerce équitable est donc un concept assez large, réunissant un bon nombre d’acteurs et permettant de réglementer les échanges économiques et commerciaux. Chacun des membres de la filière est mis en valeur et est soutenu dans son activité. Mais nous, en tant que consommateurs, nous nous devons de faire évoluer ce concept pour le rendre plus présent dans les échanges Nord / Nord et ainsi préserver nos agriculteurs.

En ce qui concerne la distance, même s’il est mieux de privilégier le local pour limiter l’empreinte carbone de notre alimentation, le commerce équitable nous permet tout de même d’avoir accès à des produits exotiques bons pour l’Homme et nos papilles… Et ça, on ne va pas s’en priver !

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