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Boîtes à livres : des bibliothèques à partager

Prendre un livre gratuitement, rendre un livre sans date limite et si possible, faire grandir la collection selon vos préférences, ça serait une bibliothèque idéale non ? Pas une bibliothèque, non. Mais des microbibliothèques, oui.

Vous ne les connaissez probablement pas selon leurs noms scientifiques, mais plus probablement sous les petits noms que l’on peut leur donner comme : boîte à livres, abri-livres, boîte à lire, croque-livres, bibliothèque participative ou bibliothèque de rue. Elles peuvent avoir bien des noms différents, mais agissent toutes au nom du partage !

Elles fleurissent de plus en plus dans notre mobilier urbain, un peu comme si la culture voulait reprendre ses droits, nourrie par les échanges. Car elles offrent un cadre souple, avec un système participatif en proposant, à qui le souhaite, de déposer ou d’emprunter un livre librement.

Alors comme dans la Tratti’Team, le partage c’est notre affaire, on a voulu mieux comprendre ce concept à travers plusieurs questions : D’où viennent-elles ? Que sont-elles vraiment ? Pourquoi fleurissent-elles ? Et comment les trouver ?

CHAPITRE 1 : IL ÉTAIT UNE FOIS LA BOÎTE À LIVRES

Comprendre l’histoire de quelque chose, c’est comprendre ses racines et donc l’essence d’un projet. Un peu comme quand on vous parle de nos fondateurs, Davide et Ettore, 2 frères qui ont su construire une véritable famille.

Déjà, Victor Hugo, en son temps, incitait tout un chacun à “mettre des livres partout“.

La légende veut que ces petites boîtes à culture soient apparues en Autriche en 1991 avec le projet d’un duo d’artistes, Clegg & Guttmann, en tant que “bibliothèques ouvertes”. Car ils souhaitaient sortir la culture des murs et “inspirer les gens, apporter quelque chose de nouveau aux institutions, un esprit de liberté et de citoyenneté” selon Martin Guttmann.

Dans les années 2000 aux État-Unis, un mouvement à lui aussi largement contribué à essaimer les boîtes à livres, c’est celui du bookcrossing. Il s’agit d’une initiative de la part des lecteurs qui souhaitent partager leur amour de la lecture, en déposant simplement un livre n’importe où, pour en faire profiter n’importe qui. On assistait aux prémices d’une économie circulaire vertueuse où le partage est privilégié pour donner simplement accès à un produit culturel gratuitement.

Pour structurer ces initiatives, qui séduisaient des personnes dans le monde entier, le site bookcrossing.com a vu le jour. Vous pouvez effectivement y imprimer des étiquettes personnalisables avec votre avis, pour suivre votre livre partout où il va.

Pour ne pas voir s’abîmer les livres (parce que “quand on aime un livre, on en prend soin” comme disait ma grand-mère) les personnes les déposaient dans des endroits protégés.

C’est donc naturellement, que les boîtes à livres se sont installées en milieu urbain à des points centraux dans les agglomérations.
Depuis, le concept s’est très largement répandu, car là où vous trouverez des lecteurs, vous trouverez des livres, c’est-à-dire partout ! Associations de quartier, boutiques, municipalités et même particuliers se sont emparés du phénomène de créativité et de générosité. Et c’est à qui aura la plus belle, la plus originale, ou la plus fournie !

Aujourd’hui, rien qu’en France, on en compte plus de 10.000, mais il est compliqué de les trouver car la plupart ne sont pas recensées. Cependant, vous pouvez en découvrir une partie sur l’annuaire collaboratif en ligne “boite-a-lire.com“.

CHAPITRE 2 : LE CONCEPT D'UN RÉCIT ÉPIQUE ET VERTUEUX

Un livre c’est fait pour être lu… et pourtant ils sont nombreux à prendre la poussière sur nos étagères sans pouvoir continuer à partager leurs histoires. Vous les avez peut-être adorés et vous souhaitez les garder en souvenir, mais il est bien dommage de ne pas en faire profiter d’autres qui sont en panne d’inspiration de lecture. Il y en a même certains que vous n’avez jamais lu par manque de temps et que vous ne lirez très probablement jamais.

Alors pourquoi ne pas participer à un cycle vertueux et écologique qui encourage le réemploi et le partage, tout en faisant de la place sur vos étagères ?

Vous êtes peut-être déjà passés devant l’une d’elles sans le savoir, en vous disant que les gens laissaient vraiment leurs affaires partout. Il faut dire que, comme chaque livre à sa propre histoire, chaque boîte à livre à sa propre forme. Parfois petites, dans des boîtes en bois, parfois plus grandes et plus originales (cabines téléphoniques, cabanes de jardin, abris publics réhabilités…).

Elles ont cependant toutes une seule utilité : proposer un espace aménagé dans des lieux publics pour que chacun puisse venir y déposer ou se servir gratuitement et sans inscription. C’est en réalité une mini-bibliothèque accessible à tous, à toute heure, sur la base du volontariat et de la gratuité, dans une démarche d’échanges.

Concrètement comment ça marche ?

#1 Je prends

Vous pouvez vous servir librement, prendre votre temps pour lire, l’emporter avant de le rendre, ou même le garder.

#2 Je donne

Si vous ramenez des ouvrages chez vous, il est peut-être temps de faire de la place ! Vous avez forcément des ouvrages chez vous qui méritent une plus grande audience, qu’ils s’agissent de livres, revues, journaux, ou même CDs et DVDs. Alors n’hésitez pas à les déposer dans des boîtes à livres pour passer un bon moment, faire rêver, ou faire plaisir à d’autres personnes.

#3 Je partage

En plus de partager vos ouvrages, pourquoi ne pas partager votre avis ? En s’inspirant du Bookcrossing, vous avez en effet la possibilité d’y laisser un marque page, pour transmettre à la prochaine personne vos avis, intérêts, remarques sur l’œuvre.

Un principe simple et à la portée de tous, qui pourtant créé de multiples externalités positives. 

CHAPITRE 3 : L'INTÉRÊT DE LA TRAME DE L'HISTOIRE

Si les boîtes à livres fleurissent un peu partout dans nos collectivités et lieux de passages, ce n’est pas juste pour pouvoir lire des livres. En effet, elles se sont avérées être un maillon de plus – voire même le chaînon manquant – dans la vie culturelle des habitants.

Attirer et faire aimer

Effectivement, les micro-bibliothèques participent à la démocratisation de la lecture en la rendant accessible facilement et au plus grand nombre. Cet accès facile, peut ainsi attirer ceux qui seront les plus réfractaires à l’exercice de la lecture en les tenant, comme le ferait un stand de dégustation gratuit.

Elles attirent ainsi, autant les jeunes et que les moins jeunes, les futurs ou ex-lecteurs, vers la lecture en proposant un catalogue de livres aussi éclectiques que hasardeux. C’est en effet, une véritable caverne d’Ali Baba remplie de trésors mais où on ne sait pas vraiment sur quoi on va tomber, poussant ainsi les personnes à étendre leurs lectures de prédilection.

Elles ne remplacent donc pas les bibliothèques et les librairies, mais peuvent amener à elles ou les compléter. Alors pourquoi s’en priver ?

Créer du lien

Les boîtes à lire se trouvent souvent là où on peut les trouver, mais aussi là où on peut se retrouver. Des zones accessibles comme les parcs et jardins ou pas très loin de lieux fréquentés comme une gare, école ou institution.

En effet, en plus de donner accès à la culture, elles veulent favoriser la transmission et l’échange à travers un réseau social local. Car elles favorisent les rencontres et les échanges entre les habitants du quartier autour d’une activité ludique qu’est la lecture, voire de la faire découvrir. Mais donnent aussi, une idée d’échange des savoirs et de partage des passions, sur la base du volontariat de la même manière d’internet le fait.

En 2021, en France, l’ONG Bibliothèques Sans Frontières et la Fondation d’entreprise Cultura ont créé ensemble le programme « Microbibli ». Il a pour vocation de retisser du lien social grâce à la création de boîtes à livres sur les territoires éloignés de la lecture. Depuis, trente nouvelles « microbiblis » – lauréates d’un appel à projets semestriel et portées par des citoyens – voient le jour chaque année.

Un geste solidaire et éco-responsable

Alors que les boîtes à livres proposent aux passants de déposer ou de prendre gratuitement des ouvrages, elles créent par la même occasion une double bonne action.

Cela permet à une personne d’accéder à la culture sans avoir à dépenser de l’argent en librairie ou en abonnement à la bibliothèque. Alors même que la culture devrait être accessible à tous sans restriction.

Mais cela permet aussi, de ne pas jeter, de privilégier le seconde main, plutôt que l’achat du neuf, dans une économie circulaire.

Les boîtes à livres sont donc un moyen de permettre à la culture de s’épanouir en dehors des mûrs, dans un cercle vertueux aux multiples externalités positives : accès à la culture, création de lien de partage et d’échanges, économie solidaire et circulaire, recyclage, seconde main… Autant de concepts qui nous sont chers chez Trattino.

Alors, comme dans la Tratti’Team nous aimons dévorer autant nos bons petits plats que la culture éco-responsable, nous avons créé notre propre Boite à Livre dans notre tiers-lieu pour vous inviter à continuer à créer de la convivialité lors de vos passages.

On vous attend nombreux pour partager vos ouvrages à côté des nôtres car n’oubliez pas, la culture ça se partage !

Léna Aubertel

Chargée de Communication

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