Les règles, ou cycle menstruel, sont une conséquence directe de la capacité de l’être humain à donner la vie. La procréation, donc l’humanité, ne pourrait être sans le cycle biologique des règles qui impacte chaque mois plusieurs milliards de femmes.
Papyrus ramolli ou compresses en lin dans l’Antiquité, chiffons au Moyen-âge, bande de coton à la Renaissance… Les femmes de chaque époque ont imaginé de nombreuses techniques pour se protéger pendant leurs menstruations avant les tampons, culottes menstruelles et autres protections hygiéniques contemporaines.
Mais voilà, depuis 2016 ont été mis sur le devant de la scène les risques qu’entraîne l’utilisation de certains de ces produits par le magazine 60 Millions de Consommateurs.
Des risques pour la santé, ainsi que pour l’environnement.
Le sujet étant assez peu médiatisé, nous avons voulu vous parler de ces dangers : quels sont-ils, quelles en sont les alternatives, et où les trouver !
Cet article apportera autant à madame pour s’informer qu’à monsieur pour mieux comprendre ses proches !
LES DANGERS DES PROTECTIONS HYGIÉNIQUES "CLASSIQUES"
Pour la santé : le choc toxique
Causé par une certaine souche de staphylocoque doré, que l’on peut trouver sur la peau de l’homme ou d’un animal, le Syndrome du Choc Toxique (SCT) est une affection grave qui touche une vingtaine de femme chaque année en France.
Tant que le staphylocoque doré se trouve à l’extérieur du corps, pas de soucis, les problèmes qu’il peut causer ne mettent pas en danger son porteur. En revanche attention à ce qu’il ne se retrouve pas en interne, il peut être à l’origine de graves pathologies infectieuses.
Mais quel rapport avec les règles ?
Les protections hygiéniques peuvent justement être à l’origine d’une infection. Le danger est l’enfermement du sang des menstruations à l’intérieur de l’organisme. Le tampon est d’ailleurs souvent désigné comme le mouton noir des protections hygiéniques, puisqu’il s’insére directement dans le vagin. Que nenni ! La cup, récemment considérée comme la “number one” des protections hygiéniques, présente exactement les mêmes risques.
De façon générale, aucune protection ne devrait rester plus de 4h en place pour limiter le développement bactérien, bien que le tampon et la cup restent les plus risqués.
Cependant pas de panique, le Syndrome du Choc Toxique survient très rarement. Il répond à la juxtaposition de plusieurs paramètres précis, sans lesquels les chances qu’il ait lieu sont infimes. Il faut être porteuse du staphylocoque doré, qu’il se retrouve en interne enfermé par une protection hygiénique, puis qu’il sécrète des toxines TSST-1 à l’origine des pathologies qui en découlent.
En prenant de bonnes précautions (se laver les mains, changer de protection toutes les 4h…), pas de risques. Malheureusement ce n’est pas le seul danger des protections hygiéniques conventionnelles.
Plusieurs études, dont celle de l’ANSES, relèvent la présence de nombreux produits toxiques dans les tampons et serviettes, notamment certains pesticides interdits en Europe car trop dangereux. Selon cette dernière, ils sont présents en quantité trop infimes pour représenter un réel risque. Point de vue à nuancer puisque certains de ces produits s’accumulent au fil des années dans le corps, sans moyens d’en sortir. Aucune étude ne permet d’attester que, dans le temps, cela représente un réel danger ou non, mais l’on se doute qu’insérer des protections hygiéniques contenant des produits toxiques au milieu de muqueuses ultra-absorbantes ne rend pas service au corps.
Pour l’environnement : des produits non biodégradables
Au cours de sa vie une femme connaitra environ 496 cycles menstruels. On estime entre 10.000 et 15.000 le nombre de produits menstruels utilisés au cours de cette période.
En France, chaque femme utilise 290 protections par an en moyenne. Elles représentent 0,20% des déchets ménagers en Europe, soit 590.000 tonnes jetées par an.
Désormais, et ce depuis les années 70, on retrouve du plastique dans toutes les parties des tampons et serviettes menstruelles : emballage individuel, coton, ficelle, applicateur, partie collante… ce qui contribue au fait qu’ils ne soient pas acceptés dans les centres de tri (en plus des raisons sanitaires). Il faudra 500 à 800 ans à un produit menstruel classique pour se dégrader, dans une déchetterie ou dans la nature…
Vous pouvez ajouter à la consommation de produits menstruels non réutilisables et leur composition peu éthique, aussi bien pour la femme que pour la nature, une agriculture massive usant de dangereux pesticides, et vous obtenez l’une des industries les plus polluantes. Bien qu’à l’échelle planétaire il ne rattrape pas la mode en termes de volume, le pourcentage de produits non recyclés qui finissent dans la nature est plus que notable.
LES ALTERNATIVES SAINES ET ÉCOLOS
Maintenant que l’on sait ce qui est dangereux pour le corps et la planète, intéressons-nous aux alternatives plus saines. Tout aussi efficace, la majorité des produits qui vont être présentés voit leur composition détaillée de façon transparente par les entreprises qui les produisent, contrairement aux tampons et serviettes classiques dont la composition reste flou et discutable.
Les tampons écologiques
Aussi simple à utiliser, le tampon dit écologique dénote du tampon classique par sa composition. Conçu exclusivement à partir de coton biologique, sans molécule de plastique, il est généralement accompagné d’un blanchiment sans chlore et dioxime, produit toxique pour le corps utilisé par les industriels.
Très compacte et discret, il constitue l’alternative parfaite pour les femmes qui souhaitent continuer à utiliser des protections hygiéniques jetables. Celle-ci reste polluante, mais se dégrade beaucoup plus vite (1 à 5 mois). À changer toutes les 4h maximum, quel que soit le flux sanguin, pour limiter au maximum le risque de Syndrome du Choc Toxique (SCT).
Les serviettes hygiénique écologique
Tout comme le tampon écologique, la serviette hygiénique écologique fonctionne exactement de la même façon que sa consoeur non écologique, avec les composants nocifs en moins ! Elle convient mieux que le tampon aux femmes souffrants de sécheresse vaginale puisqu’elle n’assèche pas le vagin.
Celle-ci reste jetable, et donc polluante, mais est composée uniquement de matériaux naturels et biodégradables (on est donc loin 500 ans dans une déchetterie).
Encore une fois, bien penser à la changer toutes les 4h, même si les risques de SCT sont moindres.
La serviette hygiénique lavable
Cette fois nous sommes dans la catégorie des protections hygiéniques saines ET écologiques ! Généralement constitué de coton Bio à 100%, chaque serviette en tissu vous accompagnera pendant environ 5 ans (on vous laisse imaginer les centaines de serviettes jetables évitées).
Le must : il est possible de vous les confectionner vous même à partir de chutes de tissu.
Le bémol : elles nécessitent de porter des culottes qui les maintiennent efficacement, alors les tangas et culottes échancrées, on oublie… sans oublier qu’elles représentent un petit investissement, environ 15€ /serviette.
Enfin, comme les précédentes protections menstruelles, éviter de passer plus de 4h sans les changer, et ce quelque soit votre flux !
La cup menstruelle
Inventée en 1937, la coupe menstruelle a connu un regain d’intérêt ces dernières années. En cause plusieurs avantages :
- économique : entre 15 et 20€ en moyenne,
- écologique : sa longévité, de 5 à 10 ans, fait qu’elle n’a rien à envier à la serviette lavable pour la planète,
- pratique : on vous l’accorde, “pratique” n’est pas le terme qui vient en tête lors de sa première utilisation, mais elle le devient vite quand il s’agit de se baigner sans utiliser de tampon ou de lingette.
Elle reste néanmoins aussi risquée que le tampon quant au choc toxique, il est primordial de la vider et rincer toutes les 4 heures pour limiter la stagnation du sang dans l’organisme.
Autre point important, n’oubliez pas de la stériliser dans une casserole d’eau bouillante avant et après chaque cycle.
La culotte menstruelle
Vous pouvez porter une serviette lavable et une culotte, ou opter pour une culotte menstruelle qui tiendra les deux rôles ! Composé de plusieurs couches de tissus absorbants en coton, le plus souvent Bio, c’est probablement l’alternative aux protections hygiéniques classiques la plus confortable.
Les deux grosses problématiques sont le prix et la praticité. En partant du principe que vous ne la porterez pas plus de 4h d’affilée, il faut partir le matin avec ses deux ou trois culottes en rab et sa pochette à linge usagée. Lorsque l’on sait qu’un culotte coûte 30 à 60€, la facture monte vite, malgré leur longévité (5 à 7 ans).
Le flux instinctif libre
Pour les plus téméraires, le flux instinctif représente autant une solution qu’un challenge.
L’idée est de connaître et contrôler son flux pour le relâcher naturellement aux toilettes.
Pas d’inquiétude, même s’il s’agit d’un long travail sur soi, vous n’allez pas devoir contracter votre périné toute la journée.
Si vous n’avez pas de problème de fuite ou d’incontinence au quotidien, alors la plus grosse part du travail consistera en un apprentissage psychomoteur. Comme pour un enfant à qui on apprend la propreté à travers les couches, puis la continence pour se retenir, il faut être à l’écoute de son corps pour anticiper les coulées de sang (car oui, elles ne sont pas continues).
En bref, cette méthode regroupe tous les avantages des précédentes : pratique, écologique et économique, tout en supprimant entièrement les risques de Syndrome du Choc Toxique. Si vous souhaitez sauter le pas, munissez vous de patience, soyez persévérantes et n’abandonnez pas aux premiers échecs, ils font partie de l’apprentissage ! 😊
Plus d’infos dans cette vidéo.
CINQ MARQUES DE PROTECTIONS HYGIÉNIQUES SAINES ET BIO
Maintenant que vous connaissez les précautions à prendre et les alternatives à considérer, il est l’heure de faire votre choix !
Si vous ne savez pas ou vous procurez telle ou telle protection hygiénique Bio, voici quelques marques de confiance vers lesquelles se tourner :
Tadam’ est une marque de serviettes hygiéniques pour “flux normal” originaire de Belgique. Ce qu’on aime chez eux, c’est le tout en un : des serviettes certifiées non irritantes et hypoallergéniques, sans substances toxiques, allergènes, parfums ou colorants … en plus d’être constitué à 100% de coton Bio.
Il propose également des tampons, protège-slip et culotte menstruelle.
À retrouvez en ligne, en grande surface ou en magasin bio !
Fava propose une box de protections intimes 100% Bio et éco-responsables !
Tous les produits qui la composent sont entièrement constitués de coton 100% Bio, sans produits toxiques ni pesticides ou chlore.
La box se personnalise selon vos envies avec des tampons, serviettes, protège-slip ou coupe menstruelle. La cerise sur le gâteau ? Elle se synchronise avec votre cycle menstruel pour arriver pile au bon moment !
Pour les serviettes hygiéniques lavables, ça se passe chez Hannahpad !
Leurs serviettes, conçues à partir de coton 100% Bio, s’adaptent à tous les flux. On aime leurs motifs colorés et la large gamme de prix (11,50€ à 25,50€), qui les rends abordables même pour les petits portefeuilles. Des coffrets contenant plusieurs lingettes, mono-taille ou multi-taille, sont également disponibles.
Labellisée origine France garantie, Marguette propose des culottes menstruelles certifiées OEKO-TEX, signifiant qu’elles sont sans produits nocifs pour votre santé ou l’environnement. Le coton qui les composent est Bio et positionné avant l’absorbant pour rester au sec.
Le p’tit plus : la créatrice de Marguette, Marion Daguet, avait à l’origine créé ce site pour aider les femmes à s’initier à la beauté green. Vous y retrouverez pleins de conseils, notamment comment laver votre culotte, connaître l’abondance de votre flux, etc.
Plim est l’une des marques pionnières de la “nouvelle vague” de protections hygiéniques. Celle-ci a vu le jour en 2009, plusieurs années avant que les débats sur les composants douteux des protections hygiéniques soient réellement connus.
Comme beaucoup de ses consœurs, Plim est une marque française (et made in France, deux choses différentes) qui propose des produits en coton Bio, dans toutes les tailles et pour tous les flux !
L’avantage est qu’ils ont su se positionner sur le marché tôt, des précurseurs à l’époque, ce qui leur permet désormais de pratiquer des prix attractifs pour les petits portefeuilles (ils font d’ailleurs régulièrement des promotions).
Et nous voila au terme de cet article !
Mesdames, nous espérons avoir éclairé votre lanterne, si toutefois ce n’était pas déjà le cas.
Messieurs, nous espérons que cet article vous a aidé à mieux comprendre les problématiques liées aux règles, que peuvent rencontrer les femmes, et comment s’en protéger.
D’ici notre prochain article, on vous invite à aller lire celui sur l’égalité femmes-hommes pour en apprendre plus sur les luttes et combats des femmes au quotidien.