40.1°C, c’est le fossé qui sépare la température la plus basse (-9.3°C) de la température la plus haute (30.8°C) atteinte en mars 2023 en France. Sans doute avez-vous déjà eu l’occasion de discuter, avec vos collègues, de la météo, aussi bien pour évoquer un froid glaçant que des chaleurs intenses.
Mais alors qu’en est-il des saisons ? Quand les chaleurs accompagnant la fin de l’hiver se rapprochent plus de l’été que du printemps, on en vient à se demander si les inter-saisons ne tirent pas leur révérence, et quelles en seraient les conséquences.
Et dans 50 ans ? Allons-nous devoir partir au travail en doudoune tous les matins, puis manger dehors en t-shirt à 14 heures ? Suite au rapport du GIEC sorti en 2023, la Tratti’Team s’est posée la question.
LES SAISONS, ÇA FONCTIONNE COMMENT ?
Avant de voir quels changements ont lieu, il est important de comprendre comment fonctionnent les saisons, car leur existence est la conséquence de l’existence d’une seule étoile : le soleil.
Quelles que soient les températures, la terre orbitera toujours autour du soleil de la même façon, et la longueur des journées ne changera pas. Ainsi, c’est lui qui dicte les saisons, quelque soit la planète du système solaire. Si vous habitiez sur Neptune, vous devriez attendre 40 ans pour que la saison change !
Dans le cas de la Terre, les saisons sont divisées en quatre. Elles sont le fruit de deux éléments : l’orbite de notre planète autour du soleil, qui en fait le tour en 365 jours, et l’inclinaison de la terre (23,5°).

Comme vous pouvez le voir sur le schéma ci-dessus, l’hémisphère Nord est incliné vers le soleil de mars à septembre. Lorsque l’inclinaison est quasiment parfaite, de fin juin à fin septembre, on parle d’été (dans cet hémisphère seulement). À l’inverse, l’hémisphère Sud connaît l’hiver. Quand l’inclinaison est perpendiculaire au soleil, c’est le printemps ou l’automne qui a lieu. Enfin, quand l’inclinaison de l’hémisphère Sud pointe vers le soleil, c’est l’hiver dans l’hémisphère Nord.
Les différents types de saisons
Alors pourquoi parle-t-on de dérèglement des saisons ? Techniquement, du point de vue des astronomes, les saisons seront toujours les mêmes, on parle alors des saisons astronomiques.
En revanche, pour les saisons météorologiques… Là, c’est plus compliqué !
Les solstices d’été et d’hiver ne changeront pas, mais s’il fait déjà 30 degrés en avril, et que nous faisons face à des canicules dès mai, peut-on encore parler de printemps ?
Et bien cela dépend d’où l’on se situe sur le globe terrestre !
Dans les zones tempérées au-dessus de l’équateur, comme en France, nous nous référons aux saisons astronomiques. Il est alors compliqué de dire que l’été avance ou que l’hiver recule, car scientifiquement ce n’est pas le cas. Mais dans un climat tropical, sous l’équateur, les pays ont l’habitude d’utiliser les saisons météorologiques, à savoir la saison des pluies et la saison sèche. Il n’y a pas de dates fixes auxquelles les saisons changent, elles évoluent donc avec les conditions météorologiques.
Quand bien même, pour la bonne compréhension de cet article, nous parlerons des quatres saisons (automne, hiver, été et printemps) comme des saisons météorologiques, et non astronomiques.
POURQUOI LE CLIMAT EST ACTUELLEMENT EN TRAIN DE CHANGER ?
Vous l’aurez remarqué, depuis quelques années, les étés semblent plus chauds et longs, conséquence directe du réchauffement climatique qui semble être “apparu” ces 50 dernières années. Pourtant, bien qu’il puisse paraître une préoccupation récente depuis que la sphère politique s’est emparée du sujet, cela fait des centaines d’années que l’homme se questionne sur son impact sur le climat. Christophe Colomb, par exemple, s’est rendu compte du contrôle qu’il pouvait avoir sur la météo d’une île en y coupant les arbres au XVe siècle !
L'évolution des températures sur Terre
Malgré cela, la Terre a une température relativement constante depuis l’apparition de la vie. Elle se situe autour de 15.1°C, fruit de l’alternance de périodes chaudes et froides à sa surface. Cette stabilité s’explique par la présence d’eau et d’êtres vivants. On pourrait croire que nous nous trouvons actuellement dans une période “chaude”, ce qui expliquerait les hausses de températures, argument de choix pour les détracteurs du réchauffement climatique.

Malheureusement ce n’est pas le cas : de nombreuses études scientifiques depuis 1980 montrent l’impact de l’Homme sur l’évolution du climat de la planète bleue, notamment par le biais des gaz à effet de serre. Très utilisés depuis la fin de la seconde guerre mondiale, ces gaz contribuent à réchauffer notre planète.
Pourtant ils sont essentiels pour réguler le climat, puisque sans eux la terre aurait une température moyenne de -18°C.
Les gaz à effet de serre : quel rôle et quel impact ?
Pour comprendre le problème qu’ils posent, il faut comprendre quel est leur rôle.
La Terre reçoit continuellement l’énergie du soleil, et la réfléchit par l’atmosphère. Tout ne peut pas être renvoyé dans l’espace, alors une partie de cette énergie est absorbée par la surface terrestre, ce qui la réchauffe. En retour, elle émet des rayons infrarouges : plus la surface est chaude, plus elle en émet. Une partie de ces rayons est absorbée par certains gaz et par les nuages, tandis que l’autre est renvoyée vers l’univers. C’est ce que l’on appelle le phénomène de l’effet de serre.
Le problème est que, plus la quantité de gaz à effet de serre dans l’atmosphère est grande, moins les rayonnements infrarouges arrivent à en sortir. Ils se retrouvent piégés dans l’atmosphère, et la température de la terre se régule en conséquence.
Ce que l’on appelle “dérèglement des saisons” est le résultat d’une concentration de CO2 toujours plus élevée dans l’atmosphère. Les rayonnements n’arrivent plus à sortir, la Terre se régule, et les températures augmentent.
VERS QUELS CHANGEMENTS / IMPACTS / DANGERS ?
Soit, les températures augmentent, mais pourquoi parle-t-on d’un dérèglement des saisons, voire même de la suppression progressive des inter-saisons ?
Dans les faits nous pourrions avoir un hiver à 35°C sans que les saisons ne soient “déréglées”. Pour cela il faudrait que les températures des saisons augmentent ensemble. Par exemple, si l’hiver a une température moyenne qui augmente d’un degré d’ici 50 ans, alors il faudra que le printemps, l’été et l’automne augmentent également d’un degré.
Et c’est là que réside le problème. Comme vous pouvez le constater dans le rapport du GIEC, “l’été se réchauffe plus fortement que l’hiver”, à raison de 0.7°C de plus.
Ce qui peut sembler peu, a, en réalité, énormément de conséquences. L’été, qui se réchauffe presque deux fois plus vite que l’hiver (1.5°C contre 0.8°C), commence à empiéter sur les autres saisons ! Désormais, ce n’est plus seulement une tirade à lancer entre voisins, il n’y a plus de saisons : d’après une étude américaine qui a eu lieu en 2021, dans les zones sous les latitudes (France incluse), l’hiver et l’automne ont perdu 6 jours, le printemps 6 également, tandis que l’été en a “gagné” une dizaine.
Comme nous le disions plus tôt, cela concerne les saisons météorologiques ! Pas d’inquiétude, la terre tourne toujours autour du soleil de la même manière, et les saisons astronomiques n’ont pas bougées.
Mais alors, quelles sont ou seraient les conséquences d’un été qui prend de plus en plus de place, et de la diminution voire la disparition des autres saisons ?
En voici quelques unes :
Des saisons plus longues (ou courtes) et chaudes
On en parle depuis le début de cet article, mais à quoi ressembleraient les saisons en 2100. Avec le réchauffement climatique actuel, qui serait de 3,2°C dans 80 ans selon les estimations, nous pourrions nous attendre à un été de… 6 mois !
Non, vous ne rêvez pas, on parle bien d’une demi année.
Il commencera mi-mai pour se terminer mi-octobre. L’hiver, quant à lui, ne durera pas plus d’un mois. Si vous souhaitez aller profiter de la neige, il faudra impérativement prévoir vos vacances entre mi-décembre et mi-janvier.
Globalement les 4 saisons ne disparaîtront pas, mais leurs durées changeront au profit de l’été.
Une chute drastique de la productivité des systèmes biologiques, écologiques et agricoles
Le réchauffement climatique a forcé la faune et la flore à s’adapter à ces nouvelles conditions météorologiques. Quand les floraisons avaient lieu en avril, elles ont désormais lieu en mars, et les scientifiques anticipent que cela va se produire, de plus en plus tôt.
Une bonne chose me direz-vous : les plantes s’adaptent à cette évolution du climat. Malheureusement ce n’est pas le cas de tous les végétaux, ceux qui s’adaptent le mieux fleurissent près de 30 jours plus tôt actuellement, quand d’autres (comme les cerisiers au Japon) se sont contentés de 10 jours. Cette adaptation reste tout de même limitée par le facteur clé à l’origine même des saisons, le soleil. Les plantes ne reçoivent plus autant de rayons que nécessaire, et s’en retrouvent moins productives.
Pire encore, les animaux s’adaptent bien moins rapidement que les plantes ! Les craintes des écologues reposent sur un décalage entre les différents agents de l’écosystème. Ainsi, les pollinisateurs, comme les abeilles ou les bourdons, risquent de se décaler par rapport aux périodes de floraison. Autre exemple : les animaux à la recherche de nourriture pendant leur période de reproduction pourraient ne pas en trouver…
Le changement de durée des saisons et la baisse de productivité des systèmes ne sont que deux externalités négatives des gaz à effet de serre. L’Homme s’en retrouvera également très impacté, mais ça, c’est l’objet d’un autre article qui vous présentera la façon dont l’Homme vivra dans 100 ans, si le réchauffement climatique se poursuit de la même façon.
On espère que cet article vous a plu et que vous avez pu en apprendre autant que nous. N’hésitez pas à aller lire nos autres articles remplis de tips pour agir contre le réchauffement climatique à votre échelle, et à venir manger chez Trattino de bons plats bio confectionnés à partir de produits de saison, bien sûr !
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