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Néo-artisans : La révolte des premiers de la classe

Tout petit déjà on vous a souvent répété qu’il fallait faire des études, aller le plus loin possible pour espérer avoir un avenir serein et épanoui. Dans votre classe, vous avez, vous aussi, eu cette personne tout le temps première de la classe, promise à de longues études et surtout à un travail à hautes responsabilités de préférence à la Défense ou à la Part-Dieu. Or, si vous avez revu cette personne, vous vous rendez compte qu’en fait, elle a tout plaqué pour devenir boulangère ou monter sa ferme bio dans le fin fond de la Creuse. Certes, ce n’est pas toujours le cas mais ça arrive bien plus souvent que vous ne le pensez. Dans cet article, nous allons donc décortiquer ce qu’est le « syndrome du premier de la classe » et surtout, pourquoi tant de personnes diplômées du supérieur se retrouvent artisans.

Le syndrome du premier de la classe, c’est quoi ?

Comme évoqué un peu plus haut, le syndrome du premier de la classe est le fait que des personnes dotées d’un BAC + 3 ou 5, appelées aussi « cadres et professions intellectuelles supérieures » décident de laisser derrière elles des emplois à haute responsabilité pour un métier manuel, plus authentique et humain. Ce mouvement, aussi appelé « révolte » par Jean-Laurent Cassely dans son ouvrage La Révolte des premiers de la classe, est, aussi étonnant que cela puisse paraître, en plein essor. De plus en plus de jeunes diplômés ne veulent plus travailler dans des bureaux, avoir des métiers stressants et dont l’utilité peut parfois leur sembler douteuse. Ces jeunes préfèrent se tourner vers des métiers plus concrets souvent en milieu urbain et, de plus en plus, en zone rurale. Mais POURQUOI ?

Alors, pourquoi avoir un BAC + 5 et devenir artisan ?

Aujourd’hui, un nouvel artisan commerçant sur quatre est diplômé de l’enseignement supérieur, et un sur dix affiche un bac + 5 au compteur.

Avec un tel chiffre, on voit que cette révolte prend beaucoup d’ampleur. Fini les jobs perchés dans une tour, bien au chaud dans un bureau et bonjour l’artisanat, les petits commerces et le retour à la terre. Et oui, beaucoup de grands diplômés préfèrent ouvrir un bar à fromages plutôt que de continuer à travailler au sommet des buildings. Leur but ? Avoir un métier qui a du sens pour les autres et pour eux, où ils se sentent utiles. Ils veulent à la fin de la journée, même terrassés par la fatigue, voir directement l’impact sur leur entourage et pas avoir créé un power point qui ne sera lu par personne. On rajoute à cela un mouvement de déclassement généralisé où le diplôme ne garantit plus l’accès à un poste à la hauteur des attentes. Avoir des diplômes ne signifie donc plus avoir une situation stable et rangée. Alors, vers quels métiers se tournent ces personnes ? Surtout vers des métiers de bouche, comme nous chez Trattino. En effet, en ville, les artisans boulangers, bouchers, fromagers, les restaurateurs ou encore les brassiers avec des diplômes élevés se multiplient. On se recentre vers nos besoins primaires. Pour ce qui est des zones rurales, on voit une nouvelle vague de paysans s’installer, les néo-paysans. Ils aspirent à une agriculture beaucoup plus raisonnée et durable. Ils choisissent généralement de produire en permaculture ou en biodynamie.  Souvent ces projets sont montés en communauté, à plusieurs pour rendre la charge de travail plus vivable. Chacun se responsabilise, les tâches sont partagées équitablement et le poids sur chaque épaule est plus léger. En plus, ça permet d’avoir des vacances, des weekends (des mots plutôt rares dans ces métiers) et de ne plus être seul face à son pain. 😉 Alors pourquoi faire des études supérieures si un CAP suffit à pratiquer un métier manuel ? Et bien déjà, pour sa culture personnelle, son ouverture au monde et surtout parce que ça marche. Ces néo-artisans des villes et des campagnes continuent ce qu’ils savent faire de mieux : exceller. Par ailleurs, ils dépoussièrent des métiers considérés comme « dénigrants » : l’expression « cul terreux » à laisser place à « néo-paysans » pour décrire les paysans. Et, ils ravivent par la même occasion des passions pour ces métiers et créent des vocations ! Il y a 10 ans, personne n’aurait parié que les formations en permaculture seraient prises d’assaut par des urbains qui ont tout plaqué… Et si la solution venait de là où on l’attendait le moins ? On revient à un mode de vie beaucoup plus respectueux, plus lent mais bien plus durable.

Comme le disait si bien Jean De La Fontaine, rien ne sert de courir ; mieux vaut partir à point !

En attendant, le pesto d’hiver 100% Bio, local et de saison vous attend chez Trattino pour accompagner vos gnocchi ou votre risotto ! 🙂

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